Le Clézio : séance n°2

FIL DIRECTEUR DE LA SÉANCE N°2 – ETUDE DE L’UNITÉ 1

AXES : Installation de l’ histoire
* Les protagonistes
* Les procédés narratifs

 1. VERIFICATION DE LA COMPREHENSION DU TEXTE

* QUI ? —–>               Deux jeunes filles, Titi et Martine.
* OU ?   ——>             Rue précise, Rue de la Liberté.
Cadre urbain, banlieue.
* QUAND ? ——–>   – Période vague avant aujourd’hui.
– Aujourd’hui : entre midi et une heure.
– A une heure.
* QUOI ?     ——–>    – Récit  précis sur ce qui se fait, d’ une part : on le reporte sur un    axe orienté. (Ce schéma sera repris et complété à chaque séance).
– Mystère total sur ce qui va se faire, d’ autre part.

2. LE CADRE de  L’ ACTION

– Importance de la rue : lieu où beaucoup de choses se vivent, et où va se vivre ce que les jeunes filles ont projeté.
– Quartier d’une banlieue : rue, asphalte, immeubles, voitures…
– Soleil violent, qui éblouit ; chaleur.

Tout cela forme un ensemble : monde urbain, produit de la civilisation industrielle moderne. Le nom de la rue de l’histoire, Rue de la Liberté, sonne ici comme une dérision, tant on connaît la sécheresse, pour ne pas dire l’inhumanité, de cet environnement.

Cette impression est portée à son comble par le moment, entre midi et deux heures les rues sont vides, et par l’ inconfort de la lumière et de la chaleur excessives.

3. LES PROTAGONISTES

3.1 : Titi

On peut constituer une fiche signalétique :
– Age : 19 ans
– Portrait physique :
 » N’est pas jolie […] elle a de beaux yeux gris-vert […] ses cheveux rouges sont un peu excentriques, mais c’est un genre qui lui va »

– Occupation : Elève dans une école de sténo. Expliquer les implications, éventuellement donner un document sur l’ organisation du système scolaire français (en annexe). Il faut faire comprendre qu’ on ne choisit pas d’ aller dans une école de sténo, qu’ on s’y retrouve la plupart du temps par une cascade de rejets, et que c’ est lié à une situation sociologique.

– Portrait moral : « Elle sait rire […]  Elle protège toujours Martine contre les garçons »

– Relations : Elle a un « petit copain » et elle est l’amie de Martine et semble être liante.

3.2 : Martine

– Age : Bientôt 17 ans.
– Portrait physique : Semble plus vieille que son âge : « Martine est jolie fille »
– Occupation : Elève dans une école de sténo. Aucune motivation.
– Portrait moral et relations :
« Elle manque un peu de caractère, comme on dit, et elle cherche à dissimuler sa timidité sous un air renfrogné, en haussant les épaules pour un oui ou pour un non, par exemple »

Elle vit avec sa mère, mais ne lui dit rien de ce qui l’agite. Elle vit mieux depuis qu’elle a la chaleur de l’amitié de Titi, mais il est clair qu’elle est très seule et mal à l’aise. Elle fait partie d’une bande. Elle est farouche dans ses relations avec les garçons dont elle doit souvent se défendre, et refuse de laisser voir ses émotions, sa vie intérieure.

CONCLUSION :

– Milieu social modeste des deux jeunes filles : révélé par l’école , le quartier, la bande, les vélomoteurs …

3.3 : La bande

* On repère le texte :
« Comme Martine est jolie fille, elle a souvent des problèmes avec les garçons, et Titi lui vient en aide, quelquefois elle sait donner des coups de pied et des coups de poing. […] Alors c’est Titi qui a dit qu’on allait leur montrer, qu’on ne se dégonflerait pas, et qu’ils pourraient aller se rhabiller, les types et les filles de la bande, et que Martine après ça n’aurait plus rien à craindre. C’est la raison pour laquelle Martine sent son coeur battre très fort dans sa cage thoracique, parce que c’est un examen, une épreuve. »

* Analyse des rapports dans la bande d’après le texte :
– Lieu : la rue.
– Structure hiérarchique selon la loi du plus fort, violence : c’est le retour à une forme de loi de la jungle, tout le contraire de la civilisation et du droit. A ce compte, les filles sont très vulnérables et contraintes à se défendre, soit en pratiquant la solidarité dans la violence physique, soit en faisant reconnaître leur force par un acte qui les pose, essentiellement par une transgression.

* La bande, première explication de l’acte à venir.
Martine doit se défendre, garantir sa sécurité en tant que personne et en tant que fille. Elle s’est déjà battue, mais il s’agit maintenant d’ avoir définitivement la paix : c’est la deuxième solution qui consiste à commettre un acte fort de transgression, un acte de délinquance.
Dans cette affaire, c’est Martine qui est le personnage principal. L’acte a été décidé à cause du fonctionnement de la bande conjugué à la solidarité entre filles.

* Position de Le Clézio par rapport à ce phénomène de société :
– Bonne analyse de la bande et d’ une forme de délinquance qu’elle suscite. Comparaison à faire avec des documents de sociologues (Annexe 3). Le texte dit clairement que « ce n’est pas Martine qui a eu l’ idée ».
– Dénonciation d’une forme de violence urbaine qui frappe les plus faibles, notamment les filles. Ce n’est pas un hasard si l’ héroïne est une fille, jeune et jolie.

4. LES PROCÉDÉS NARRATIFS

4.1 Techniques utilisées

* Récit.
* Description.
* Analyse : présence claire du romancier.
* Pas de dialogue, mais beaucoup de style indirect libre : présence simultanée du romancier et du protagoniste.
L’ objectif est ici de repérer les différentes techniques et de les définir . Ces remarques seront exploitées plus tard en cours de langue. Voir L’énonciation en linguistique française,

4.2 Création du suspense

* Un acte à la fois déterminé et non déterminé :

« Elles ont décidé de se rencontrer à une heure, parce que l’ école de sténo commence à deux heures, et que ça leur laissait tout le temps nécessaire.[…]
En tout cas, ce n’est pas Martine qui a eu l’idée. Ce n’est peut-être pas Titi non plus, mais c’est elle qui en a parlé la première; […]
Pour l’endroit, il y a quand même eu une petite discussion. Martine voulait que ça se fasse…[…]
Elle, ça faisait des jours et des jours qu’elle ruminait toute cette histoire, elle en avait sûrement parlé… »

Si l’on examine la grammaire, on repère des pronoms qui ne renvoient pas à des référents, et des articles définis. Un article défini se borne à signaler que le nom est déterminé par ailleurs ; or, ici, il n’en est rien : l’ idée (pas de complément). l’ endroit (pas de complément). A ce titre, ces observations peuvent facilement être reprises dans un cours de langue, à un autre moment.

* L’ acte à venir n’est pas nommé, défini, sinon par des caractéristiques :
– Il nécessite un vélomoteur.
– Il a pour fonction de donner force et donc tranquillité à Martine.
– Il est grave, sans doute délinquant.
– Il préoccupe beaucoup les deux jeunes filles. Martine a très peur.

5. (Éventuellement) DÉBAT

Autour du phénomène de société de la bande. A partir des analyses qui ont été faites et des documents qui ont été présentés.
Exercice devant apprendre la gestion de la parole

6. TRAVAIL A FAIRE

Lire le texte de l’ UNITE 2 en répondant aux sollicitations du Guide de lecture correspondant.

Annexe 4 : Le discours indirect libre

  1. Un type d’énonciation spécifique
  2. Détermination du DIL
  3. Les frontières du DIL
  4. Fonctions du DIL

Annexe 5 : Nouveau western : GAINSBOURG / M.C. SOLAAR

 

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