FIL DIRECTEUR DE LA SÉANCE N°2 – ETUDE DE L’UNITÉ 2
AXE : La mise en condition avant l’épreuve
– Les nouveaux protagonistes :
- La cité.
- Les adultes dans la cité.
- La dame en tailleur bleu
1. VERIFICATION DE LA COMPREHENSION DU TEXTE
1.1 On recherche les étapes du récit
On les reporte sur l’axe qu’on a commencé lors de la séance précédente.
- Les deux jeunes filles roulent côte à côte, sur le trottoir, puis sur la chaussée, dans le couloir réservé aux bus. Elles roulent « vers l’ ouest ».
- « Martine roule devant à présent […] Titi roule derrière elle, dans la même ligne ». Martine regarde leurs deux « silhouettes qui glissent, comme les silhouettes des cavaliers dans les films de cow-boys » (l.160,161)
- Martine a si peur qu’elle se sent mal. « Son vélomoteur ralentit[…] Devant elle, au loin, Titi continue sans se retourner. »
- Après ce malaise et les réflexions qui l’accompagnent, Martine repart.
- « Martine arrête son vélomoteur à côté de celui de Titi […] Elles savent que la ronde va commencer, maintenant ». Il y a là la dame en tailleur bleu avec son sac : tout est en place.
Le texte fait clairement référence à la chevauchée, thème classique des westerns, et à l’épopée de l’ouest. Il s’agit ici, pour les deux jeunes filles, d’ une épopée des temps modernes où des personnages modestes cherchent l’aventure, l’émotion, un souffle dans leur vie. Elles expriment à la fois la fureur de vivre et la manière de la vivre dans les banlieues industrielles, ce nouveau monde sauvage .
1.2 Annexe 5
1.3 En parallèle, quelles sont les réactions de Martine ?
(On reprend ici les numéros d’ordre de la liste précédente)
- Disparition de la peur. Bonheur physique, griserie. (repérer le texte)
- Conscience de ce bonheur plein et fort
- Retour de l ‘angoisse, nombreuses manifestations physiques. Envie de s’ arrêter, mais conscience aiguë d’ être contrainte à aller jusqu’ au bout : l’acte qu’ elle va commettre lui est dicté par tous ceux de la cité qui attendent quelque chose d’ elle Extrême violence de tout ce qu’elle ressent : « Martine sent une ivresse l’envahir, comme si elle avait trop bu et fumé »
- Martine a conscience que Titi partage son angoisse
- A ce point, il faut que quelque chose se passe : l’ivresse de la chevauchée et la violence des émotions ont créé l’ impatience, l’obligation impérieuse de faire ce qui a été projeté.
On remarque plusieurs choses :
- D’abord ce que nous appellerons la fureur de vivre
- Ensuite la motivation profonde de Martine : l’obligation qu’elle ressent de commettre l ‘acte qui va suivre et qui sera sa réponse à la violence de la cité, le sentiment que tous attendent quelque chose d’elle. La conjugaison de tous ces éléments les porte à leur paroxysme et crée une mise en condition. C’est un aspect de la fatalité sur laquelle on reviendra.
- On remarquera aussi que ce sont les autres qui ont créé cette obligation qu’elle ressent, et qui sont donc largement responsables de ce qui arrive.
2. NOUVEAUX PROTAGONISTES
2.1 La ville
Elle se compose du cadre, des immeubles, de la rue, des voitures. C’est un protagoniste, par son inhumanité et le malaise que, jointe à d’ autres facteurs, elle provoque. La seule forme de vie dans les immeubles est le « glouglou des postes de télévision qui parlent tout seuls ».
« …la rue est encore plus déserte et plus blanche, avec le grand fleuve de goudron noir qui fond sous les rayons du soleil »
« La rue de la Liberté est vide et blanche, avec ce soleil au zénith qui écrase les ombres, les trottoirs déserts, les immeubles aux fenêtres pareilles à des yeux éteints, des autos qui glissent silencieusement. […] Martine pense aux moteurs des motos qui peuvent éclater comme le bruit du tonnerre et elle voit un instant la rue s’ouvrir, se précipiter sous les pneus qui la dévorent, tandis que les fenêtres explosent en mille miettes qui jonchent l’ asphalte de petits triangles de verre. »
» … immeubles blancs »
« … au-dessus des septièmes étages des immeubles neufs » (l.225)
2.2 Les gens
Il s’agit des adultes. Ils n’ ont plus rien de leur jeunesse, tout en est perdu.
Vus globalement par Martine, ils composent un monde ennemi, caché derrière les rideaux ou les autos. » Embusqués », ils « guettent » Martine. On ne sait rien d’ autre sur leurs intentions, sinon qu’ils sont hostiles et que Martine ressent leur hostilité et les déteste. Il y a eux et elle, ils ne se ressemblent pas. Tous sont plus ou moins violents devant la jeunesse, l’ envie et la force de vie encore intactes que représente Martine.
A ce titre, ils constituent bien, globalement, un protagoniste qui joue un rôle important, sinon le rôle majeur, dans l’événement qui va se produire.
Quand Martine les détaille, elle répertorie : les hommes, les femmes, les filles de l’école de sténo, les garçons de la bande. Tous, pour des raisons différentes sont des produits de la vie dans cette ville, de cette civilisation industrielle et urbaine de la deuxième moitié du xxème siècle qui va à l’ inverse de la civilisation, tous déjà gâchés, détruits par elle.
Hommes au visage épais, aux yeux enfoncés, hommes enflés, et dans leur regard brille une lueur de désir, une lueur de méchanceté. Femmes, femmes aux traits durcis, qui la regardent avec envie et mépris, avec crainte aussi, et puis visages des filles de l’ Ecole de sténo, visages des garçons qui tournent, qui s’ approchent, qui grimacent ».
2.3 La dame en tailleur bleu
Elle n’ a pas de nom : elle est « la dame en tailleur bleu », telle que la voit Martine, qui n’ a aucune raison de lui en vouloir personnellement et qui ne désire pas le contenu de son sac.
Mais la dame correspond exactement à son projet : Femme de milieu modeste, comme le montrent ses vêtements, ses chaussures, le fait de prendre l’ autobus, femme lasse, au regard inexistant, c’est un produit, parfaitement interchangeable, du monde qui agresse Martine et auquel elle va répondre en agressant son symbole.
3. LA NARRATION
Au point où on en est, l’action prévue par les jeunes filles et vue par les yeux de Martine, peut maintenant avoir lieu. Tous les éléments sont en place :
- Le cadre
- Les protagonistes ennemis : D’un côté, Martine, personnage central et Titi, la comparse ; de l’autre, le monde urbain, produit de la civilisation moderne, avec ses différents visages, monde incarné par la dame en tailleur bleu.
- Les motivations : Martine est prête : sa mise en condition psychologique est finie, Titi l’a bien « entraînée ».
Questions : Comment va se dérouler le « combat » ? et qui va en sortir victorieux?
4. (Eventuellement) DEBAT
On peut propose plusieurs pistes :
– Discussion sur la vision de la ville, du quartier, de la banlieue : Vie morte? Formes de vie ? Recherche de documents, de reportages, de témoignages…
– Vision des adultes / jeunesse. Etat de guerre ?
5. TRAVAIL A FAIRE
Lire l’UNITE 3 et répondre aux sollicitations du Guide de lecture (Annexe 1).