Le bilan mais…

– Le BILAN, qu’est-ce que c’est ? A quoi sert-il ?

– Cinq ou dix minutes avant la fin du cours, vous conversez en français ou dans la langue la mieux connue de tous avec vos élèves pour leur demander d’exprimer leurs impressions et leur avis sur ce qui s’est passé durant la séance. On réfléchit, on récapitule les étapes du cours : on révise ! Autre intérêt de cette dernière phase : recueillir des idées pratiques que vous exploiterez dans la classe ou dans d’autres. Et, plus tard, pourquoi ne pas les informer des résultats de vos expériences !?

– Pourquoi À LA FIN DU COURS et pas avant ?

– Vous avez raison. Parfois, en particulier avec de jeunes élèves qui « se bloquent » ou  se déconcentrent, il sera bon d’interrompre l’activité et de faire une pause BILAN – une pause métacognitive – pour discuter, corriger la procédure de travail et chercher des outils, des ressources, des conseils pratiques.

On essaiera quand même d’habituer les apprenants à supporter leurs moments d’incompréhension, d’incertitude, de satisfaction mitigée. Patience ! D’activité en activité, ils se rendront compte peu à peu qu’ils vivent des expériences complexes et riches (les difficultés stimulent l’imagination pratique), et qu’ils peuvent attendre un peu pour en parler … à la fin du cours. Et en français !

– Comment faire le BILAN ?

 – Insistez sur l’importance de ce moment : ils vont pouvoir réfléchir à ce qui leur a paru facile ou difficile, à ce qu’ils connaissent bien et à ce qu’ils maîtrisent moins bien, mais ils vont surtout devenir conscients de leur stratégies, des procédés et des outils qu’ils emploient pour comprendre, retenir, reproduire ou improviser, immédiatement ou en plusieurs étapes.

Leurs solutions, leurs techniques et leurs commentaires vont également vous permettre de privilégier les activités les plus prisées et les plus efficaces, et de concocter les exercices de renforcement dont ils ont besoin. Posez des questions:

– Quel exercice avez-vous préféré ? (sollicitez leur opinion)
– Quand avez-vous senti que vous aviez compris le sens global du texte ? (sollicitez leur intuition)
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? (sollicitez leur esprit d’analyse)  
– Comment avez-vous fait pour comprendre ? (sollicitez leur réflexion)  
– Est-ce que vous avez été aidé par un collègue ? Avez-vous aidé un collègue ? Comment a-t-il fait ? Comment avez-vous fait ? (sollicitez leur mémoire pratique)

Notez leurs bonnes idées par écrit et conservez-les : les réponses d’une classe vous serviront à animer les discussions dans une autre classe ou bien à relancer le débat !

– Le BILAN … la métacognition… la métacommunication… c’est le temps pris aux activités de langue… N’est-ce pas du TEMPS PERDU ?

– En fait non. Les moments de BILAN rendent les rendent les problèmes d’apprentissages de chaque élèves intéressants pour tous.

Les difficultés à comprendre ou à exprimer ne sont pas de simples « problèmes personnels » plus ou moins honteux et stigmatisés mais des problèmes techniques que tout le monde rencontre un jour ou l’autre. On parle, on raconte, on compare, on fait des rapprochements, on se souvient, on reformule, on s’interroge, on propose des méthodes (voire des « astuces ») et des procédures. On verbalise les situations-problèmes, on réfléchit et on imagine des solutions pratiques.

Ces règles du jeu devraient aider les apprenants à surmonter leur peur de l’erreur et de « la faute », leur peur du ridicule et de la honte

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