Différencier mais…

– Que faire avec des DÉBUTANTS ?

– Faites-les beaucoup parler et répéter : chanter, lire à haute voix, interpréter les dialogues, mémoriser puis réciter. Faites-les également bouger en français : qu’ils miment, qu’ils se déplacent tout en parlant. Qu’ils s’installent dans la langue en maîtrisant l’espace.

– Comment aider les faux débutants ou les intermédiaires à passer le cap… à décoller du PLATEAU ?

– Organisez des activités

1) de traduction et d’interprétariat – jeu de rôles : une visite officielle

2) de correction mutuelle (sachez que celui qui corrige se renforcera plus que celui qui est corrigé, et dites-le à tout le monde!)

3) de lecture expressive

4) de mémorisation pour jeux de rôles, petits récits ou brèves déclarations… où ils utiliseront et réutiliseront les structures qui résistent :

  • celles qu’ils déforment en les calquant sur leur langue
  • celles qu’ils évitent en préférant les structures qui se rapprochent le plus de leur langue.

– Que faire dans une classe où il y a des NIVEAUX INÉGAUX ? M’occuper des plus FORTS ?… Et  les plus FAIBLES !?  M’occuper des plus faibles ?… Et les plus forts ?  

– Deux pistes de solutions :

1) Ou bien les élèves travaillent sur les mêmes exercices

2) Ou bien ils font des exercices différents

Considérons la première solution qui demande moins de préparation à l’enseignant.

On peut différencier les rôles : les plus habiles deviendront vos assistants et aideront les autres dans leur travail.

Exemple :

COMPRÉHENSION DE TEXTE

Étapes de la séance :

 1 Distribution des mêmes exercices et travail individuel.
 2 Des élèves avancés ont tout compris.
 3 Ils vous rejoignent et vous vérifiez leurs réponses avec eux.
 4 Ensemble, vous confectionnez des outils supplémentaires. Au choix : questions / réponses, synonymes et antonymes, reformulations de passages, traductions…
 5 Les autres continuent de chercher individuellement. Ils repèrent les points difficiles.
 6 Les élèves avancés distribuent les outils (les exercices) créés.
 7 Les autres les étudient et se regroupent pour améliorer et terminer leur travail. Et ils préparent quelques questions à poser aux plus malins.
 8 Correction mutuelle et discussion : les plus faibles interrogent les plus avancés.

– Et s’ils font des EXERCICES DIFFÉRENTS ?

– Souvent, les plus forts – les plus habiles, les plus savants – peuvent réaliser plus de choses plus rapidement ; vous leur donnerez donc des exercices supplémentaires. Pour que les moins avancés en bénéficient, on pourra, plus tard, les inviter à corriger les devoirs supplémentaires des plus habiles (les plus faibles disposeront des avec les feuilles de réponses et des conseils du professeur). En outre, les meilleurs seraient conviés à expliquer (ou reconstituer) leurs démarches à la classe.

– Les plus forts expliquent aux plus faibles, tant mieux pour les plus faibles mais où est  l’INTÉRÊT des plus forts !? Ils ont autre chose à faire !

– Vous pouvez affirmer aux plus habiles qu’ils consolident leur maîtrise de la langue. Ils l’approfondissent : ils retrouvent des mots, des expressions, ils inventent des exemples. En expliquant d’un air assuré (secret de Polichinelle, ou plutôt d’enseignant) il nous arrive parfois dans la foulée de voir plus clairement… ce que l’on n’avait pas tout à fait compris ! En vérité, tout se passe souvent comme si c’était en enseignant quelque chose… qu’on le comprenait et qu’on l’apprenait le mieux.

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